L'Espagne souhaite se positionner en tant que leader européen dans le domaine de l'hydrogène vert, en mettant en place des investissements massifs pour décarboniser le secteur du transport maritime. Cette ambition découle de la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, notamment dans une industrie maritime difficile à décarboniser en raison de son utilisation prédominante de combustibles marins traditionnels.

Le transport maritime international, représentant environ 90 % du commerce mondial, est responsable de près d'un milliard de tonnes d'émissions de gaz à effet de serre chaque année. Ce chiffre est alarmant et dépasse même les émissions des pays comme l'Espagne, la France, le Portugal et la Grèce réunis.

Pour atteindre une cible de zéro émission nette d'ici 2050, comme le stipule le Fonds Monétaire International, le secteur maritime doit adopter des solutions innovantes. Les experts estiment que les biocarburants pourraient offrir une solution à court terme, tandis que l'hydrogène vert s'impose comme une option à long terme.

L'hydrogène vert est produit à partir de sources d'énergie renouvelables, telles que l'énergie éolienne ou solaire. Il est créé par un processus d'électrolyse, qui sépare l'hydrogène de l'oxygène dans l'eau, offrant ainsi un carburant dont le seul sous-produit est l'eau.

L'Espagne, avec son ensoleillement généreux et ses routes maritimes stratégiques, est bien placée pour devenir un acteur clé dans la production d'hydrogène vert. Les initiatives de sociétés comme Moeve témoignent d'un engagement significatif vers la décarbonisation, avec des investissements prévus de plusieurs milliards d'euros.

Des entreprises internationales, y compris des sociétés chinoises, investissent également dans le secteur de l'hydrogène vert en Espagne. Ces investissements promettent de placer le pays dans une position favorable pour tirer parti des opportunités présentes dans le marché de l'énergie durable.

Cependant, certains experts demeurent sceptiques quant à l'efficacité de l'hydrogène vert, affirmant qu'il nécessite plus d'énergie pour sa production, son stockage et son transport qu'il n'en fournit réellement. Les critiques soulignent l'importance d'explorer des alternatives, notamment l'amélioration des technologies de batteries.

Malgré ces réticences, des experts défendent l'idée que l'hydrogène vert pourrait jouer un rôle important dans la transition énergétique, notamment dans des secteurs difficiles à décarboniser comme le transport maritime et l'aviation.